Architecture à Barcelone
Lors d'un récent séminaire à Barcelone, j'ai eu l'occasion de découvrir un peu plus la capitale catalane. Si c'était loin d'être la première fois que j'y mettais les pieds, je n'avais encore jamais exploré la ville de fond en comble : jusque là, Barcelone n'était pour moi qu'une courte escale dans le cadre d'une croisière qui fait le tour de la Méditerranée. Disposant cette fois d'un peu plus de temps pour me promener, j'ai enfin pu découvrir la « Manzana de la Discordia » : un ensemble de trois palais modernistes dont l'histoire est assez fascinante. Ces trois résidences fastueuses ont en effet été utilisées comme des pions sur un échiquier, et les rivalités des familles régnantes se jouèrent à travers elles. Chacune de ces trois bâtisses fut conçu par un architecte différent : Puig i Cadafalch, Domènech i Montaner, et le plus célèbre, Gaudi (l'architecte de la Sagrada Familia). La « Manzana de la Discordia » est, d'après ce qu'on m'a expliqué, un jeu de mots. En castillan, manzana signifie à la fois pomme et pâté de maisons. La référence à la pomme de la Discorde, de la mythologie grecque, symbolise assez bien la concurrence dont ont visiblement fait preuve les architectes pour chaque édifice. Le plus incroyable reste tout de même la Casa Batllo de Gaudi, qui a des allures de monstre marin. Située au n°43, elle fut achevée en 1906. Gaudi conserva la structure originale mais en redessina la façade et l'aménagement intérieur, en évitant les lignes et les angles droits. L'édifice est une merveille à contempler : il s'anime sous le jeu de la lumière sur les trencadis, des mosaïques colorées. Les ouvertures du premier étage s'apparentent à des entrées de grottes, dans un mélange étonnant de pierre et de verre. Les niveaux supérieurs sont agrémentés de balcons dont la forme évoque la mâchoire d'un monstre préhistorique inconnu. Ce bâtiment de six étages est dominé par un toit des plus étranges : l'agencement des tuiles fait penser aux écailles d'un dragon. Au sommet se dresse une tourelle surmontée de la croix à quatre bras si chère à Gaudi. L'entrée principale est assez simple : elle est dotée de plafonds ondulants et de balustrades sinueuses. Depuis les portes des ascenseurs et les balcons de la cage d'escalier, rien, jusqu'au plus infime détail, n'a été laissé au hasard. Les pièces du premier étage, avec leur plafond tumultueux et leurs carreaux en forme de goutte, sont tout simplement étonnantes. Les deux autres édifices, pour intéressants qu'ils soient, semblent bien fades en comparaison. Si vous passez par Barcelone, ne manquez pas cette incroyable oeuvre architecturale. Je vous laisse le lien vers l’organisateur de notre séminaire à Barcelone, une super équipe de professionnels.