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Catastrophiques mathématiques

Depuis une douzaine d'années, les résultats de nos élèves en mathématiques ne cessent de se dégrader, y compris pour les meilleurs d’entre eux. C’est ce que montre l'enquête internationale Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), même si elle mesure surtout des connaissances ou compétences de base. Il est permis de s’interroger sur les scores qu’obtiendraient nos élèves si l’on s’avisait de comparer leurs performances sur des questions plus fines, avec celles des élèves de pays plus performants (Asie du Sud-Est, Pologne, Roumanie, Hongrie, etc). L'évaluation Timss 2015 (Trends in International Mathematics and Science Study) n’est pas meilleure, elle place tout simplement la France au dernier rang des 19 pays participants. À juste titre le monde politique s’en inquiète et pointe une urgence : remédier à une situation socialement et économiquement calamiteuse qui, si elle n’est pas corrigée, obère notre avenir. Les évaluations nationales confirment encore ce constat inquiétant. Ainsi, l'enquête Cedre1 de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) révèle des acquis très fragiles à la fin du primaire. On y apprend que 42,4 % des élèves ont une maîtrise fragile des mathématiques, voire de grandes difficultés. Multiplier 35,2 par 100 représente ainsi un obstacle majeur pour la moitié des élèves en fin de primaire. Cette fragilité en mathématiques perdure par la suite, puisque l’enquête JDC (2014) montre qu’un jeune français sur dix est en difficulté dans l’utilisation des mathématiques de la vie quotidienne. Dit autrement : 10 % des jeunes Français souffrent d’un handicap dans la réalisation d'activités quotidiennes dès que les nombres sont en jeu, ce qui entrave la réalisation de leurs projets personnels (création d’entreprises, etc.). Les résultats nationaux et internationaux successifs mettent en évidence une fraction croissante des élèves se situant aux niveaux les plus faibles des échelles de performance. À cela s’ajoute l'incapacité de notre système à réduire les inégalités qui en résultent sur l’ensemble de la population scolaire (indépendamment des déterminismes sociaux). Cette incapacité tient aussi à la défaillance dans le repérage et la prise en charge des difficultés rencontrées par les élèves, ainsi qu’à une propension à mettre en avant des facteurs externes pour expliquer ces troubles.



24/08/2018
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