La dérive de notre société
Lors de son passage sur LCI au lendemain de l'acte 14 des Gilets jaunes, Agnès Buzyn a lourdement accusé le mouvement citoyen ainsi que des responsables politiques opposés au gouvernement. Attaquée, Marine Le Pen a décidé de porter plainte. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s'est exprimé le 17 février sur le plateau de LCI et a appelé à l'arrêt des manifestations des Gilets jaunes. La membre du gouvernement a également condamné une «radicalisation» du mouvement après les propos jugés antisémites tenus à l'égard du philosophe Alain Finkielkraut lors de l'acte 14 à Paris. ] dès qu'elle peut aller en Autriche ou à Bruxelles rejoindre les néo-nazis et mouvements d'extrême droite d'Europe et du monde entier, elle y court. ] Elle mange à tous les râteliers. La réponse de la présidente du Rassemblement national (RN) ne s'est pas fait attendre. «Ces propos sont infâmes et Mme Buzyn en répondra devant la justice. Ce gouvernement est de plus en plus indigne, en plus d’être totalement incompétent ! », a-t-elle tancé sur Twitter. Ces propos sont infâmes et Mme @agnesbuzyn en répondra devant la justice. «La France est intervenue militairement au Tchad pour éviter un coup d'État». C'est ce qu'a déclaré hier, mardi 12 février, Jean-Yves Le Drian. Le chef de la diplomatie française s'exprimait lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. C'est la 1ère fois que les autorités françaises parlent de coup d'État à propos de l'intervention de la semaine dernière. Rappellons que des avions de l'opération française Barkhane ont bombardé, au Tchad, pendant plusieurs jours, une colonne de l'UFR, le groupe rebelle de Timane Erdimi. Interpellé hier à l'Assemblée nationale par le député Jean-Michel Clément du groupe Libertés et Territoires, Jean-Yves Le Drian est notamment revenu sur le contexte dans lequel le gouvernement a décidé d'employer la force armée contre la rebellion de l'UFR. Pour le ministre des Affaires étrangères, il s'agissait d'empêcher un « coup d'Etat ». Ceci est tout à fait conforme au droit international et le Premier ministre en a informé le président du Sénat et de l’Assemblée nationale ». A la sortie de cette réunion des questions au gouvernement, le député Jean-Michel Clément (du groupe Libertés et Territoires) n'était pas vraiment satisfait par la réponse du ministre. C'est dans ce climat de défiance que débarque ce lundi 11 février à l'Assemblée nationale le premier grand texte sur l'école du quinquennat Macron. Porté par le ministre Jean-Michel Blanquer, ce projet de loi "pour une école de la confiance" vise précisément à "élever le niveau général des élèves" et promouvoir "la justice sociale". Sans toutefois répondre aux interpellations des syndicats ni des enseignants mobilisés. Cela n'empêche pas ce projet de loi "confiance" de déjà cristalliser le scepticisme à l'heure où les réformes du baccalauréat, celle du lycée ou encore Parcoursup sont encore contestées et accusées de promouvoir une vision libérale de l'éducation. Malgré des mesures parfois emblématiques, le texte est contesté dès son premier article, qui rappelle le devoir "d'exemplarité" des enseignants et le respect que doivent leur manifester en retour élèves et familles. PasDeVague ont émergé fin 2018 sur les réseaux sociaux, dans le sillage des "gilets jaunes", afin d'obtenir pour le premier, un meilleur statut des enseignants et, pour le second, dénoncer les violences scolaires. Quelles dates pour le grand débat national ? Comment participer au grand débat ? Tout un chacun est invité à donner son avis et à formuler des propositions sur le site qui a été lancé mardi 15 janvier. Les informations pratiques sur les réunions publiques, comme le lieu, la date mais aussi le nombre de participants doivent être communiquées une semaine avant leur tenue. Depuis le mois de décembre, les Français ont été invités à se rendre dans leur mairie pour remplir des cahiers de doléances. Une première synthèse a été effectuée par une vingtaine de préfets et celle-ci, adressée au gouvernement, a été consultée par Le Figaro. Le média indique que près d'une commune sur neuf a proposé un cahier de doléances à la disposition des habitants - soit entre 3000 et 5000 communes. C'est assez peu, mais le nombre de contributions permet de se faire malgré tout une première idée des revendications qui s'exprimeront dans le grand débat national. Qu'en pensent les gilets jaunes ? Difficile de savoir si la majorité des gilets jaunes sont enthousiastes à l'idée de participer au grand débat national. Il ne fait pas partie des revendications martelées dans les mobilisations partout en France. Cependant, cette main tendue du gouvernement devrait être prise. Sur les réseaux sociaux, beaucoup manifestent leur souhait de participer. C’est tout le défi d’Emmanuel Macron : mettre fin au dialogue de sourds entre un Etat, toujours tributaire de ses réflexes napoléoniens, et des élus locaux souvent encore dans la plus pure tradition gauloise. Un pari osé. Gros plan sur les sept travaux du président Macron. « Il faut assurer plus de souplesse aux collectivités pour leur permettre de gérer leurs ressources humaines », a répété Emmanuel Macron pendant la campagne. Surtout, l’Etat ne déciderait plus unilatéralement de la hausse du point d’indice. Selon l’entourage du Président, ce « pacte de confiance » devrait être passé « avec les associations d’élus » et « reposera sur une conférence nationale des territoires qui se tiendra tous les six mois ». Pour atteindre l’objectif de 70 000 suppressions de postes, il mise essentiellement sur le grand nombre de départs à la retraite attendu ces prochaines années dans la territoriale, en raison de la pyramide des âges. En 2015, 33 200 titulaires de la territoriale sont partis à la retraite, indique le dernier rapport annuel sur l’état de la fonction publique. C'est un document budgétaire qui est venu jeter le trouble sur les rémunérations réelles des membres des cabinets ministériels. Tout en ne contestant pas l'augmentation en elle-même. 117 millions d'euros en 2017 soit une hausse de 2,6%, rapportait ainsi jeudi dernier sur son blog René Dosière. Vendredi, le journal Capital citait le cas particulier de Benjamin Griveaux, puisque le document budgétaire évoquait une hausse de 86,4% de la rémunération brute totale des cinq membres du cabinet du porte-parole du gouvernement. Sauf que ce montant est "faux", a assuré Benjamin Griveaux lundi matin sur Europe 1. Le vrai chiffre, "c'est 27%", a-t-il indiqué. 10,1%). "L’importance et l’ampleur de ces progressions ne sont pas compensées par la diminution qui apparaît dans 6 ministères dont le taux est souvent faible (à l’exception de trois cabinets où elle atteint -15%)", concluait-il. Les plus économes mentionnés étant les secrétariats d'Etat aux Armées (-19,9%), aux Finances (-15%) et le ministère auprès du ministre de l'Intérieur (-13,5%). On a mis en sécurité, pas que moi, mais mes équipes » a raconté ce samedi soir Benjamin Griveaux. Ce soir dans le bâtiment que nous partageons avec @BGriveaux. Voilà sans doute la manière dont M. Drouet et ses indéfectibles soutiens comptaient « entrer à l’Elysée ». Voilà le résultat des dérives verbales et des appels à l’insurrection. Honte aux pyromanes de la république. « Ce n’est pas moi qui ai été attaqué, c’est la République », a ajouté face à la presse, le porte-parole du gouvernement. « Ce sont les institutions, c’est la forme démocratique du gouvernement qui a été attaquée. Vous savez, ici, c’est la maison de tous les Français. Ceux qui ont aujourd’hui utilisé un engin de chantier pour défoncer le portail du ministère, ils ont attaqué la maison de France. « Voilà sans doute la manière dont M. Drouet et ses indéfectibles soutiens comptaient «entrer à l’Elysée» », a commenté Marc Fesneau, ministre auprès du Premier ministre chargé des relations avec le parlement, dans un tweet. Benjamin Griveaux avait déclaré cette semaine que le mouvement des Gilets jaunes était « devenu le fait d’agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement ». Emmanuel Macron a dénoncé ce soir une « extrême violence » venue « attaquer la République », faisant également référence aux gendarmes violemment frappés à Paris. Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.