En direct d\'Assuly

La loi et la sexualisation de la société

La reponse a une question de societe ne peut relever de la seule loi. Le legislateur n’a pas le pouvoir de contrevenir au consensus social sur des questions qui touchent fondamentalement au libre choix individuel et plus encore a la responsabilite des parents. Il faut tout un village pour élever un enfant. (Proverbe africain). Les parents sont les premiers juges de ce qui est bon pour leur enfant, avec l’aide de leurs familles et de leurs proches, avec l’aide du monde educatif. Encore faut-il qu’ils aient conscience des enjeux de l’hypersexualisation, encore faut-il que les acteurs economiques et mediatiques s’engagent a respecter le principe de l’interet superieur de l’enfant pour ne pas jouer de la confusion et des manipulations du marketing. Nous sommes en amont d’un phenomene que nous pouvons encore prevenir en agissant sur quatre champs. En premier lieu, le champ juridique. Notre loi pose les principes pour prevenir l’hypersexualisation : l’interet superieur de l’enfant, le respect de la dignite de la personne humaine, l’interdiction d’atteintes aux bonnes moeurs ou de mise en danger de l’enfant. Nous proposons neanmoins de renforcer ces dispositions pour interdire l’utilisation ou la representation sexualisee d’enfants : - interdire que les enfants de moins de 16 ans puissent etre l’egerie des marques afin de ne pas favoriser l’image d’enfants transformes en adultes ; - interdire l’organisation de concours de beaute pour les enfants de moins de 16 ou 18 ans contraire au principe de dignite de la personne humaine. Nous suggerons d’harmoniser les doctrines publiques de la regulation de l’hypersexualisation. Nous proposons surtout d’eclairer les pouvoirs publics et le juge dans la mise en oeuvre de ces principes en redigeant une ≪ charte de l’enfant ≫, a l’exemple de la charte de l’environnement, qui puisse notamment illustrer concretement les principes d’interet superieur de l’enfant et de dignite de la personne humaine. En deuxieme lieu, le champ de la connaissance. Face a notre ignorance de la realite et des implications de l’hypersexualisation, nous demandons que des etudes pluridisciplinaires et longitudinales soient realisees par le CNRS tant pour les jeunes filles que les jeunes garcons : hypervirilite, analyse longitudinale des Lolitas, impact de la pornographie sur les pratiques sexuelles,…. De nombreux sujets necessitent un eclairage nouveau. Nous preconisons plutot qu’un nouvel observatoire, la mise en place d’une mission d’observation quinquennale pilotee par l’Observatoire national de l’enfance en danger (ONED) en lien avec l’observatoire de la parite, afin de suivre l’evolution de l’hypersexualisation et des stereotypes sexistes sur une echelle de temps pertinente qui couvre les champs des produits mis sur le marche, de l’image et des medias, notamment.



18/12/2014
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour