Le malaise dans la communauté juive
La communauté juive mondiale trouve de plus en plus difficile de soutenir Israël en raison de son conflit avec les Palestiniens, conduisant de nombreuses communautés à éviter de discuter de l’État juif, a révélé une nouvelle étude. Cette tendance érode le soutien de la diaspora pour l’État juif, a mis en garde le rapport du Jewish People Policy Institute (JPPI), un groupe de réflexion, qui sera officiellement publié la semaine prochaine. Alors que la plupart des juifs sympathisent avec les besoins d’Israël de faire la guerre pour s’auto-défendre et croient que son armée agit selon des normes morales élevées, ils ressentent de plus en plus un grand malaise vis-à-vis de certaines politiques israéliennes qui, croient-ils, perpétuent inutilement le conflit, selon le rapport de 100 pages du JPPI, qui a été mis à la disposition du Times of Israel. Les juifs de la diaspora ne sont pas convaincus qu’Israël fait assez pour prévenir les conflits militaires et sont troublés par le nombre de victimes civiles qu’ils produisent souvent, mais ils accusent généralement les ennemis d’Israël pour le sang versé. L’accusation de l’utilisation de la « force disproportionnée » rend difficile pour ces juifs de défendre les actions israéliennes. Assez paradoxalement, toutefois, les juifs de la Diaspora sont déçus qu’Israël ne parvienne pas à mettre fin à ses guerres avec des victoires décisives. [...] Quelque 46 % des sondés de plus de 30 ans sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle Israël ne fait pas un effort diplomatique suffisant pour éviter un autre conflit armé dans la bande de Gaza (41 % pour les moins de 30). Dans le même temps, 92 % des sondés de ce groupe d’âge ont convenu qu’Israël a fait autant que possible pour éviter les victimes civiles pendant l’opération Bordure protectrice de l’été dernier (pour les moins de 30, le nombre est de 81 %). [...] Deux tiers des sondés ont indiqué qu’ils sont persuadés qu’Israël ne fait pas des efforts sincères pour parvenir à une paix avec les Palestiniens mais croient néanmoins qu’Israël utilise la force militaire en dernier recours (naturellement, parmi ceux qui estiment que les efforts de paix d’Israël sont authentiques, le chiffre est encore supérieur à 88 %). « On ne peut pas, cependant, ignorer les nombreuses voix qui témoignent d’une difficulté croissante à accepter le prix que cette proximité implique », a écrit Rosner. « Les guerres d’Israël ont un effet immédiat et, généralement, un effet négatif sur la diaspora juive. » Les juifs de la diaspora ont souvent le sentiment que les actions militaires israéliennes les transforment automatiquement en ambassadeurs de l’État juif, qu’ils le veuillent ou non, a révélé l’étude. « Nous sommes tous tenus pour responsables des actions d’Israël … [Il n’y] pas de séparation entre le sionisme et le judaïsme ; la manière dont Israël agit et négocie la paix affecte tous les Juifs », ont fait remarquer les participants d’un séminaire à Pittsburgh. Certains participants se sont plaints que ce lien les affecte négativement au cours de leur interaction avec les non-juifs dans l’environnement professionnel. « Les gens viennent à mon bureau et me demandent mon avis », a précisé un participant de Cleveland. Le monde juif avait l’habitude de se rallier autour de don soutien envers Israël à chaque fois qu’il a été menacé ou attaqué, mais cette solidarité a diminué au cours des dernières années, révèle l’étude de JPPI. « Cette érosion est naturelle, presque inévitable, étant donné le caractère changeant des guerres d’Israël », écrit Rosner. « C’est enraciné à la fois dans les raisons de la guerre – certains Juifs de la diaspora attribuent la responsabilité à Israël pour certaines confrontations (en raison des politiques défavorables pour parvenir à un accord de paix), et les résultats de la guerre – qui ne fournissent aucun sentiment de clôture, pas de victoire ou de défaite, et donc il est difficile pour les observateurs extérieurs de s’identifier avec Israël. »