Une histoire de canal
Il y a canal et canal. Et il y a LE canal. Lors d'un séminaire le mois dernier, c'est ce dernier que j'ai découvert, en arrivant à Panamá. Je l'ai même contemplé depuis le ciel à cette occasion, lors d'un vol en hélicoptère qui m'a permis d'en saisir les dimensions et de comprendre la prouesse technique qu'il représente. Je me surprends à repenser souvent à ce site, depuis mon retour, à tel point que j'ai décidé de partager ma découvert ici. Le canal de Panamá est connu, mais on oublie parfois ce qu'il représente : il sépare tout de même deux continents et relie deux océans ! La longue et étroite langue de terre qui constitue le Panama relie en effet l‘Amérique du Nord et celle du Sud mais aussi sépare l'océan Pacifique, au sud de la mer des Caraïbes et de l'océan Atlantique, au nord. Son emplacement et sa taille faisaient du pays l’endroit tout désigné pour une voie maritime artificielle. Celle-ci devint réalité le 15 août 1914 avec la première traversée officielle du canal de Panama par le vaisseau SS Ancon. Le canal est entrecoupé par trois séries d'écluses: celles de Miraflores à l’extrémité sud, celles de Pedro Miguel, qu’on aperçoit depuis Miraflores, et les écluses de Gatún, du côté Atlantique. Les écluses de Miraflores, longues de 1,6 km environ et qui fonctionnent en deux étapes, possèdent les parois les plus hautes à cause des importantes marées du Pacifique. Ses sas sont d’immenses constructions en béton (réalisées quelques années avant le barrage Hoover) qui doivent résister à l'énorme pression de l'eau ainsi qu’à un impact soudain au cas où un bateau n’arriverait pas à s’arrêter. Une brèche dans ses portes aurait des conséquences catastrophiques (notamment un raz de marée en aval). Afin de prévenir cela, les portes ont été doublées à chaque extrémité du sas supérieur. La construction du canal de Panama et de ses écluses n'est pas seulement un exploit d’ingénierie : c'est surtout un événement historique qui changea à jamais le monde du transport et des voyages. Les bateaux se rendant de New York à San Francisco, par exemple, devaient désormais parcourir moins de la moitié de la distance précédente (qui consistait à contourner le cap Horn). La construction du canal coûta cependnat de nombreuses vies humaines: des milliers d'ouvriers moururent de maladie ou d’accident au cours des travaux. Aujourd'hui, plus de 14000 bateaux l'empruntent chaque année. L'histoire du canal et de ses écluses est retracée au centre d'accueil de Miraflores. Il est tout de même incroyable de penser que le génie humain est parvenu à séparer deux continents. Et qu'on peut en outre admirer ce grand oeuvre en toute tranquillité depuis le ciel, à bord d'un objet volant pouvant faire du sur-place ! Si l'actualité est rarement rassurante, nous vivons tout de même une grande époque. Nous n'avons certes pas les voitures volantes qu'on nous avait promis pour l'an 2000, mais le vol en hélicoptère est déjà ouvert à tous. Ce n'est qu'une question de temps ! Suivez le lien pour en savoir davantage sur le baptême en hélicoptère.